Mon enfant va être opéré sous anesthésie générale

Une opération est un moment important dans la vie d'un enfant : il doit quitter le cadre sécurisant de la maison et des habitudes, découvrir des lieux étranges et côtoyer des inconnus. Pour accompagner votre enfant au mieux pendant son parcours opératoire, ce dossier vous informe sur l’hospitalisation ambulatoire, les consignes pré-opératoires (durée du jeune, règles d’hygiène…), les suites de l’opération, le soulagement de la douleur et le retour à la maison.

 

 

 

Bien vous informer avant l’opération de votre enfant

Maman lisant un guide SPARADRAP avec sa fille.L’anesthésie générale est source de nombreuses questions pour vous et pour votre enfant. C’est normal, et être bien informé est essentiel pour comprendre ce qui va se passer et vous préparer.

Votre enfant lui aussi a besoin de savoir pourquoi il doit aller à l’hôpital et ce qu’on va lui faire. C’est le préalable indispensable pour qu’il se sente acteur de la situation et pour qu’il ait confiance dans les adultes qui vont prendre soin de lui.

Aujourd’hui, l’information de l’enfant et de sa famille avant une opération est une obligation légale. C’est pourquoi l’établissement et l’ensemble des professionnels qui vous accueillent y sont attentifs : le ou la chirurgien.ne, le médecin anesthésiste, l’équipe soignante du service (secrétaires, infirmier.e.s…) vous donneront des informations oralement et vous remettront également un certain nombre de documents.

La quantité d’informations pourra vous sembler très importante. Si elles ne sont pas totalement compréhensibles, n’hésitez pas à demander des précisions lors de chaque étape du parcours opératoire et à faire reformuler les informations qui vous sont données oralement.

 

Comment informer votre enfant ?

Dans les jours précédant l’opération, donnez-lui des informations sur l’intervention et sur l’anesthésie. Expliquez-lui que le but de l'opération est d'améliorer sa santé et que vous serez là pour l'accompagner.

Évitez le mensonge, même s'il paraît rassurant : des explications claires et honnêtes, adaptées à l'âge de l'enfant, sont toujours préférables.

Laissez votre enfant vous dire ce qu’il en pense et répondez à ses questions. Certains enfants en posent spontanément beaucoup, d’autres pas du tout. Si vous avez le sentiment que votre enfant ne souhaite pas avoir trop de détails, n’insistez pas. Si vous êtes vous-mêmes bien informés, vous saurez le moment venu, lui expliquer ce qui se passe.

Pensez aussi à parler de l’opération en famille, avec ses frères et sœurs s’il en a, et à informer l’école ou la crèche.

"Je vais me faire opérer, alors on va t'endormir"> Pour vous aider à expliquer l’anesthésie à votre enfant, le guide « Je vais me faire opérer. Alors on va t’endormir » est feuilletable en ligne et aussi disponible en version papier dans notre boutique.

Ce guide peut être utile même si l’opération a été faite en urgence, pour partager et reparler avec votre enfant de ce qui s’est passé et répondre à ses éventuelles questions restées sans réponses.

 

 

D’autres moyens de préparer votre enfant à l’opération

L'information par le jeu

Maman se servant de Playmobil pour expliquer l'hospitalisation à son filsDans certains services, les équipes soignantes utilisent des poupées ou des marionnettes pour informer l’enfant : lui montrer où sera la cicatrice, les différents tuyaux qui seront en place à son réveil… Cette technique d’information par le jeu est très efficace.

Pour préparer votre enfant, vous pouvez vous l’encourager à jouer au docteur ou au chirurgien, à se déguiser avec une tenue médicale. Il peut être particulièrement utile de l’entrainer à poser un masque d’anesthésie sur son visage (un jouet ou du matériel médical récupéré) pour se familiariser avec cette sensation.

Le questionnaire pré-opératoire « Mieux te connaître pour mieux t’endormir »

Certaines équipes utilisent un court questionnaire pour mieux connaître votre enfant et faciliter leur prise de contact avec lui au bloc opératoire, le jour de l’intervention. Les questions portent sur la composition de sa famille, ses activités préférées, son doudou (s’il en a un), ce qui l’aiderait à s’endormir…
Cela pourra l’aider à se concentrer sur des choses agréables au moment de l’endormissement.

Il peut être très utile de le remplir avec votre enfant avant le jour J pour le donner à l’équipe qui va vous accueillir.

"Mieux te connaître pour mieux t'endormir"> Télécharger le questionnaire « Mieux te connaître pour mieux t’endormir »

 

 

 

Une visite du service qui accueillera votre enfant

Le jour de la consultation d’anesthésie, vous pourrez peut-être visiter avec votre enfant le service dans lequel il sera accueilli. Il pourra ainsi commencer à se familiariser avec les lieux.

Avant de faire cette visite, n’oubliez pas de prévenir votre enfant qu’il ne va pas rester dans le service ce jour-là mais que vous reviendrez le jour de l’opération.

Certains services prévoient un temps spécifique, en plus de la consultation avec l’anesthésiste, pour vous donner plus de précisions et répondre à vos interrogations concernant le déroulement de l'hospitalisation : atelier de préparation, consultation avec un.e infirmier.e…

 

 

La consultation d’anesthésie

Consultation d'anesthésieElle a lieu le plus souvent la semaine précédant l’opération, plus rarement plusieurs semaines ou plusieurs mois avant. Parfois, si les circonstances le nécessitent, elle peut se faire grâce à la téléconsultation : les échanges se font alors à distance, depuis votre domicile, grâce à un écran (tablette, ordinateur, smartphone).

Lors de ce rendez-vous obligatoire, l’anesthésiste s’assure que votre enfant peut bénéficier d’une anesthésie générale en toute sécurité et vous donne de nombreuses explications. C’est l’occasion pour vous d’obtenir des informations précieuses sur le déroulement de la journée opératoire, l’anesthésie, la douleur et les suites…

N’hésitez pas à préparer et à poser toutes les questions qui vous paraissent importantes. Votre enfant aussi peut poser ses propres questions et votre soutien est important pour l’aider à les exprimer (en vous inspirant de la liste proposée ci-dessous par exemple). Il n’y a pas de questions idiotes ou inutiles !

> lien vers une liste des questions que vous pouvez poser

 

Connaître et comprendre les consignes pré-opératoires

Ces consignes précises concernent la toilette, les horaires de jeûne, la prise de médicaments, l’organisation de la sortie…. Elles sont très importantes pour pouvoir opérer votre enfant sous anesthésie en toute sécurité. L’anesthésiste vous les explique en détail.

"Votre enfant va être opéré... Les consignes à respecter"> Pour comprendre et garder en mémoire ces consignes, la fiche illustrée « Consignes pré-opératoires » est feuilletable en ligne  (disponibles en 8 langues).

 

 

 

Choix de la technique d’endormissement

Il existe deux techniques pour débuter une anesthésie générale* : soit les produits anesthésiques sont injectés dans le sang par perfusion, soit ils sont mélangés à l’air que l’on respire dans un masque. Votre enfant pourra sans doute exprimer sa préférence pour l’une des techniques. Mais il lui sera toujours possible de changer d'avis le jour de l'opération.

* Ce moment s’appelle l’induction

Bon à savoir :
Ce n’est pas obligatoirement l’anesthésiste que vous rencontrez qui endormira votre enfant le jour de l’opération. Mais sachez que les anesthésistes travaillent en équipes et qu’il aura pris connaissance de son dossier.

 

Parfois, une prise de sang

Si l‘anesthésiste le demande, une prise de sang pourra être faite à votre enfant dans les jours qui précèdent l’intervention. Plusieurs solutions peuvent être proposées pour que cet examen se passe bien : crème anesthésiante, distraction… Si on vous a donné une ordonnance de crème anesthésiante pour "endormir" la peau, le patch devra être posé, à l'endroit où l'on prévoit de faire la prise de sang, au moins une heure avant.

"La prise de sang"> Pour préparer votre enfant à cet examen, la fiche « La prise de sang » est feuilletable en ligne et aussi disponible en version papier dans notre boutique .
 

 

 

 

L’hospitalisation

Deux types d’hospitalisation sont possibles, la chirurgie ambulatoire étant de plus en plus fréquente.

L’hospitalisation ambulatoire

L’hospitalisation ambulatoire signifie que votre enfant arrive à l’hôpital le matin de l’opération et qu’il rentre à la maison le jour même. Elle est souvent proposée pour les opérations de courte durée. Il est alors important de bien comprendre ce que vous aurez à gérer avant l’intervention (mesures d’hygiène, respect de la durée du jeûne…) et lors de votre retour à la maison (traitement anti-douleur, surveillances…).

L’hospitalisation classique

L’hospitalisation classique ou conventionnelle signifie que votre enfant est hospitalisé un ou plusieurs jours (l’arrivée peut avoir lieu la veille ou le matin de l’opération et il passe une ou plusieurs nuits à l’hôpital). Il est alors utile de vous renseigner sur la vie du service d’hospitalisation (horaire des visites, des soins, présence d’une salle de jeux…) et sur la possibilité de rester avec lui pendant la nuit.


"Votre enfant va être opéré... Les consignes à respecter"> Pour préparer la « valise «  de votre enfant et les papiers nécessaires, la fiche illustrée « Ce qu’il faut emporter » est feuilletable en ligne (disponibles en 8 langues).

 

 

 

Soutenir votre enfant

Dans toute hospitalisation, il peut y avoir des moments difficiles. Votre enfant ne comprendra pas toujours que le but des soignants est de l’aider et de le soigner.

S’il pleure ou se défend, acceptez-le : ce sont des réactions saines et normales. Il a le droit de manifester son désaccord ou sa détresse.

Evitez de juger ses réactions car même un enfant “grand et courageux” peut pleurer en se réveillant de ce drôle de sommeil, dans le cadre inhabituel de l’hôpital.

Saisissez aussi toutes les occasions pour l’aider à comprendre ce qui lui arrive et ce qu’on lui fait.

> Pour des informations complètes sur l'hospitalisation, voir le dossier : Mon enfant va être hospitalisé

 

 

Le jeûne pré-opératoire

Avant toute anesthésie générale, il est obligatoire d'être à jeun. Cela veut dire ne pas manger quelques heures avant l’opération.

Pourquoi mon enfant doit-il être à jeun ?

Ce délai permet d’opérer en toute sécurité : en effet, lors d’une anesthésie, si des aliments sont encore présents dans l’estomac, en cas de vomissements ils risquent d’aller dans les poumons, ce qui peut être très grave.

Combien de temps mon enfant doit-il rester à jeun ?

Cela dépend de la nature du repas.
Pour information, voici les recommandations officielles, validées par les anesthésistes-réanimateurs français :

  • Dernier repas aliments solides ou lait maternisé 2e âge : terminé 6 h avant l'opération
  • Dernier biberon de lait artificiel 1er âge ou tétée de lait maternel : terminé 4 h avant l’opération
  • Boire un liquide translucide (uniquement de l’eau non gazeuse, du sirop à l’eau ou du jus de pomme ou de raisin) : autorisé jusqu’à 1 heure avant l'opération.

Ces horaires sont prévus pour que l’estomac soit vide au moment de l’anesthésie, tout en veillant à ce que le temps de jeûne ne soit pas excessif pour le confort de votre enfant.

L‘horaire du dernier repas (ou boisson) pour votre enfant vous sera précisé en fonction de l’heure prévue de son opération.

Frise reprenant les étapes du jeûne

 

Du côté des bébés

Si votre bébé doit être opéré le matin et/ou qu’il supporte mal d’être privé d’un repas, vous pouvez le réveiller (dans la nuit ou lors d’une sieste) pour lui donner un biberon ou une tétée en respectant le temps de jeûne obligatoire. C’est important pour qu’il soit bien hydraté.

Quand le jeûne se rallonge…

Il peut arriver que l’heure prévue de l’opération soit décalée, par exemple si l'intervention précédente nécessite plus de temps ou si une opération en urgence a été rajoutée au programme opératoire. L’équipe du service de chirurgie vous proposera une solution pour limiter la durée du jeûne de votre enfant, par exemple boire un liquide translucide (voir ci-dessus), ce qui est possible jusqu’à une heure avant l’opération.

Ne restez pas à jeun vous-même !

Que ce soit pour ne pas manger devant leur enfant qui est « privé» de repas ou par manque d’appétit (l’inquiétude peut serrer le ventre…), il arrive que des parents ne s’alimentent pas le jour de l’opération de leur enfant. Au contraire, pensez à manger pour ne pas risquer de vous sentir mal si vous êtes à la fois inquiet, impressionné et en hypoglycémie…

 

 

Le jour de l’opération

L’accueil dans le service

Enfant et ses parents accueillis dans le serviceSi c’est une hospitalisation ambulatoire, vous êtes accueillis avec votre enfant dans le service de chirurgie : soit dans une salle avec d’autres enfants qui seront opérés le même jour (un espace avec un lit ou un fauteuil vous y est réservé), soit dans une chambre individuelle. L’équipe soignante vérifie auprès de vous que votre enfant est bien à jeun et a fait une toilette.

Si c’est une hospitalisation classique, vous êtes installés, souvent depuis la veille, dans une chambre individuelle ou partagée avec un autre enfant. Dans ce cas c’est l’équipe d’hospitalisation qui se charge de la toilette et vous donne les consignes et les horaires de jeûne.

Votre enfant met un pyjama ou une tenue de l’hôpital (si c’est une sorte de chemise, il peut porter un slip ou une culotte). On lui met un bracelet d’identification ainsi qu’à son doudou s’il en a un. Parfois, on marque sur sa peau avec un stylo l’endroit où il va être opéré.

On vous pose des questions sur l’état de santé de votre enfant, pour vérifier à nouveau qu’il peut être anesthésié en toute sécurité (cet échange s’appelle la visite pré-anesthésique). Sachez que l’opération peut être reportée, par exemple si votre enfant est malade ou s’il a de la fièvre.

La prémédication

La prémédication est un médicament que l'on peut donner quelques temps avant le départ au bloc opératoire, par exemple pour détendre et relaxer un enfant anxieux. Dans ce cas, il peut commencer à faire dormir légèrement. Il est donné à l’enfant par la bouche (un comprimé ou un liquide à avaler) ou par le nez (grâce à un spray nasal).

Bon à savoir :
Cette pratique est de moins en moins courante (surtout en chirurgie ambulatoire) car la prémédication augmente le temps de surveillance au réveil après l’opération.

La crème anesthésiante

Si l’endormissement est prévu par la pose d’une perfusion, on pose un patch de crème anesthésiante au pli du coude ou sur le dos de la main de votre enfant, au moins une heure à l’avance, pour lui éviter la douleur de la piqûre.

Le départ pour le bloc opératoire

Départ au bloc opératoireQuand l’heure fixée pour l’opération est venue, un.e brancardier.e vient chercher votre enfant pour l’accompagner au bloc opératoire. Il peut y aller en marchant, dans vos bras, parfois même dans une petite voiture électrique, comme dans certains services ! Si votre enfant a eu une prémédication, il partira au bloc opératoire allongé, dans un lit ou sur un brancard.

Il est encore rare, en France, que les parents puissent accompagner leur enfant et rester avec lui jusqu’à ce qu’il soit endormi. Heureusement, cette présence est souvent acceptée pour les enfants porteurs d’un handicap, en particulier un handicap mental sévère*.

* Le Réseau Luciole proposera bientôt un guide sur l'anesthésie pour les personnes en grande dépendance.

Le moment de la séparation

Votre soutien est essentiel pour votre enfant à ce moment-là, surtout s’il a moins de six ans, car il peut craindre la séparation encore plus que l’opération elle-même. Dites-lui à l’avance à quel moment et où vous devrez vous dire au revoir, et où et quand vous vous retrouverez : dans la chambre du service d’hospitalisation, de soins intensifs, ou en salle de réveil.

Des solutions existent pour faciliter la séparation, jusqu’à l’endormissement :

  • Certains services sont pourvus d’une salle d'attente juste à l’entrée du bloc opératoire pour que le temps avant l’endormissement soit le plus court possible.
  • Un rituel pour faciliter la séparation : certains services en proposent un mais vous pouvez utiliser celui que votre enfant connaît peut-être déjà (berceuse, comptine, doudou…) ou en imaginer un avec lui !
  • Des moyens de distraction (jeu et jouets musicaux et/ou lumineux…) peuvent être utilisés pour capter l’attention de l’enfant. Pour les plus grands, une tablette, un téléphone sont très efficaces.
  • De plus en plus d’équipes sont formées aux techniques d’hypnose en proposant à votre enfant de faire un voyage imaginaire… C’est un moyen très puissant pour rassurer et accompagner l’enfant.

 

 

Au bloc opératoire

Un soignant rassure l'enfant au bloc avec une pelucheLe bloc opératoire est composé de 2 ou 3 lieux distincts :

  • la salle d’induction, l’endroit où votre enfant est endormi,
  • la salle d’opération, l’endroit où il est opéré,
  • la salle de réveil (ou salle de surveillance post interventionnelle - SSPI), l’endroit où il se réveille.
Bon à savoir
Le bloc opératoire n’est pas systématiquement pourvu d’une salle d’induction ; l’endormissement se fait alors dans la salle d’opération.

Les appareils de surveillance

Ils sont mis en place avant l’anesthésie et aident à veiller sur votre enfant tout le temps de l’opération, jusqu’à son réveil :

  • Le cardioscope (ou scope) est un appareil, avec un écran, qui contrôle les battements du cœur. Il est relié par des fils à trois autocollants posés sur la poitrine de l’enfant.
  • L’oxymètre (ou sat ou satu) est une sorte de bague ou une petite pince, placée au bout du doigt ou de l’orteil, qui fait une lumière rouge, reliée à un écran qui affiche des chiffres. Elle s’assure que la respiration de l’enfant est efficace.
  • Le tensiomètre (ou appareil à tension) est un brassard, relié à un écran, qui se gonfle et se dégonfle régulièrement autour du bras de l’enfant. Il permet de vérifier que le cœur fait bien circuler le sang.

 L’induction anesthésique

L’induction est le début de l’anesthésie, le moment où l’on endort l’enfant. L’endormissement est très rapide.

Il existe deux techniques :

  • Soit les produits anesthésiques sont injectés dans le sang par la perfusion.
  • Soit ils sont mélangés à l’air que l’on respire dans un masque.

L'anesthésie "par injection" et l'anesthésie "au masque" (ou par inhalation) ont la même efficacité et sont toutes les deux des anesthésies générales.

Quelle que soit la méthode employée pour l’induction anesthésique, une perfusion est posée. Elle permet d’administrer, pendant toute la durée de l’opération, les différents types de médicaments anesthésiques ainsi que de l’eau sucrée et salée pour hydrater et nourrir le corps. Après l’opération, elle permet aussi de donner des médicaments anti-douleur sans avoir à refaire une piqûre.

L’anesthésie générale

Anesthisie généralePendant l'anesthésie générale, votre enfant perd conscience, son corps est immobile, relâché et il ne ressent pas la douleur.

Les enfants ont parfois peur de se réveiller au beau milieu de l’opération. Rassurez-le, le réveil se fait seulement quand l’anesthésiste stoppe l’administration des médicaments et pas avant que l’opération soit terminée.

Le respirateur, un appareil qui sert à compléter la respiration pendant l’anesthésie est souvent utilisé. Pour relier les voies respiratoires à cet appareil, l’anesthésiste met en place, quand on est endormi, une sonde d’intubation ou un masque laryngé. Il est possible que votre enfant ait la gorge légèrement irritée au réveil du fait de la pose de la sonde ou du masque laryngé.

L’anesthésie loco-régionale

Pour certaines opérations, l’anesthésiste fait, en plus, une anesthésie pour supprimer la douleur dans une partie du corps (le bassin et les jambes par exemple). Grâce à l’anesthésie loco-régionale, votre enfant sera soulagé efficacement pendant plusieurs heures après l’opération. Par contre, il aura peut-être la sensation que son membre anesthésié est très lourd ou engourdi.

 

 

Le réveil et la prise en charge de la douleur

Le réveil

Après l’intervention, votre enfant reste entre 30 minutes et deux heures en salle de réveil. Ce séjour est obligatoire. L’équipe de la salle de réveil surveille le retour à la conscience de votre enfant et lui donne les médicaments nécessaires pour le soulager.

Il est fréquent d'avoir des nausées ou des vomissements pendant les heures qui suivent le réveil. Il existe des médicaments pour diminuer ces effets désagréables.

Être présent au réveil de votre enfant ?

De plus en plus de services permettent à un des parents d’être présent auprès de leur enfant en salle de réveil. Si c’est votre cas, vous aurez à porter une tenue spéciale et l’équipe vous donnera des conseils pour vous préparer. Par exemple, sachez que votre enfant sera peut-être être désorienté, voire très agité dans la première heure. Cet état est impressionnant mais passager et votre enfant ne s’en souviendra pas.

Si le réveil a lieu dans un service de réanimation ou de soins intensifs, votre enfant sera peut-être encore assisté d’un appareil pour l’aider à respirer, c’est-à-dire «intubé», il ne pourra donc pas vous parler tout de suite.

La prise en charge de la douleur

La douleur est une conséquence prévisible de l’opération, même si sa durée et son intensité sont variables selon les interventions et selon les enfants. C’est pourquoi l’anesthésiste met en place un traitement anti-douleur dès le réveil, en relai de celui de l’anesthésie, et évalue régulièrement son efficacité.

Chez les petits enfants, l'évaluation de la douleur se fait par l'observation du comportement pour rechercher les signes qui peuvent signifier une douleur. Le résultat de cette observation donne un score de douleur qui est régulièrement notée dans le dossier.

Chez les plus grands, on peut utiliser :

  • l'échelle des visages, à partir de 4 ou 5 ans : c’est une réglette avec 6 visages sur laquelle l’enfant montre celui qui correspond à sa situation.
  • l'échelle visuelle analogique, dès 5 - 6 ans : c’est une réglette qui permet à l'enfant d’indiquer lui-même l’intensité de sa douleur. On lui demande de placer le curseur « aussi haut que sa douleur est grande ».
  • l’échelle numérique simple, à partir de 8 ans : on demande à l'enfant de donner une note à sa douleur entre 0 et 10.

 

 

Après l’opération

L’attente du retour de votre enfant pourra vous sembler longue. L’équipe d’hospitalisation en est consciente et vous informera régulièrement en prenant des nouvelles auprès de l’équipe de la salle de réveil. Certains services s’organisent pour vous prévenir par SMS quand l’opération est terminée.

Quand votre enfant est complètement réveillé, il est raccompagné, selon les cas, soit dans le service ambulatoire ou d’hospitalisation, soit parfois en soins intensifs.

S’il est prévu que vous retrouviez votre enfant à ce moment-là, il est important que vous soyez présent, comme vous l'avez promis et de pouvoir le rassurer, le réconforter s’il en a besoin.

Votre enfant peut avoir encore besoin des appareils de surveillance, avoir une sonde, un pansement et cela peut être impressionnant pour vous et pour lui.

N’hésitez pas à vous renseigner sur la façon dont votre enfant s’est endormi et s’est réveillé. Était-il calme, anxieux, agité, ou en colère ? Malgré les efforts des soignants, cela peut arriver. Il est important que vous le sachiez, pour consoler votre enfant si nécessaire et qu’il ne reste pas sur un éventuel souvenir difficile non exprimé : cela risquerait de compliquer ses relations futures avec des professionnels de la santé.

Si votre enfant a mal, s’il réclame de l’aide et ne vous semble pas bien soulagé, n’hésitez pas à solliciter l’équipe soignante pour évaluer sa douleur et envisager des solutions, médicamenteuse ou non.

 

 

La sortie

En cas d’hospitalisation ambulatoire

La sortie a lieu le jour même de l’opération. L’anesthésiste et le chirurgien autorisent le départ quand l’enfant est tout à fait réveillé, qu’il s’est alimenté et qu’il n’a plus mal.

Sachez que pour le retour à la maison, si le trajet est prévu en voiture, deux adultes doivent être présents (une personne qui conduit et l’autre qui reste auprès de l’enfant). Il est fortement déconseillé de prendre les transports en commun avec un enfant qui vient d’être opéré.

Le soir et la nuit suivant la sortie, il faut prévoir la présence auprès de l’enfant d’un adulte capable de communiquer par téléphone avec les secours ou les urgences, en cas de complications.

En cas d’hospitalisation classique

La date et l'organisation de la sortie dépendent du type d’opération et des suites opératoires.

Dans tous les cas

Prévenez votre enfant si une visite de contrôle est prévue à l’hôpital. Souvent les enfants pensent que tout est fini le jour de la sortie, et qu’ils n’auront plus besoin d’aller à l’hôpital.

 

 

De retour à la maison

Pendant sa convalescence, votre enfant aura besoin d’être entouré de soins et de réconfort. L’équipe soignante vous donnera toutes les consignes pour le surveiller et l’accompagner au mieux (la remise d’un document écrit est un plus pour vous souvenir de tout), en particulier pour le soulager si des douleurs sont prévisibles.

C’est peu fréquent, mais une hospitalisation à domicile (HAD) pourra vous être proposée dans certains cas (suivi de traitement pour certaines pathologies, soins complexes, éducation thérapeutique…).

Soulager la douleur de votre enfant

Procurez-vous à l’avance les médicaments anti-douleur (antalgiques) prescrits lors de la consultation d’anesthésie pour pouvoir commencer le traitement dès le retour à la maison. En effet, pour soulager efficacement l’enfant, il est important de respecter la prescription médicale (la quantité et la fréquence) sans attendre qu’il ait à nouveau mal.

Parfois, un antalgique dit de « deuxième intention » est noté sur l’ordonnance, afin de le donner à votre enfant si jamais le premier prescrit ne le soulage pas suffisamment.

N’hésitez pas à recontacter l’équipe médicale s’il vous semble que les médicaments ne soulagent pas votre enfant de façon efficace.

Visuel de la grille PPMP
> Pour évaluer la douleur de votre enfant à la maison, vous pouvez utiliser cette grille, adaptée aux enfants de 2 à 12 ans (grille PPMP)  Téléchargez la grille

 

 

> Pour des informations complètes sur l’évaluation de la douleur, voir le dossier : Que faire si mon enfant a mal ?

Quelques conséquences possibles de l’opération

Dans les semaines qui suivent l'opération, de nombreux enfants peuvent avoir des comportements inhabituels. Vous pourrez remarquer que votre enfant s'accroche à vous plus que de coutume, se réveille la nuit, fait des colères ou craint les personnes qu'il ne connaît pas... Tout cela s'arrangera progressivement.

Encouragez-le :

  • à jouer au docteur ou à l'opération (panoplie de docteur, de chirurgien ou d’infirmière),
  • à parler de son hospitalisation grâce à des publications (voir ci-dessous les guides de SPARADRAP ou nos conseils de lecture)
  • ou encore à dessiner ce qu’il a vécu (hospitalisation, opération, soins, visites, soignants...).

Votre enfant se débarrassera ainsi peu à peu des peurs accumulées pendant l'hospitalisation. Surtout si vous lui dites qu'il s'est montré courageux et qu'il a su faire face à la situation.

 

 

Informations spéciales COVID

Aujourd’hui, à cause de l’épidémie de covid-19, l’organisation à l’hôpital a dû changer pour éviter que des personnes porteuses du coronavirus le transmettent à d’autres pendant leur hospitalisation. Les mesures prises sont variables selon les services : l’équipe qui vous accueille vous donnera toutes les informations nécessaires.

Voici les principales mesures qui peuvent être mises en place :

Les gestes barrières

Toutes les personnes de l’hôpital respectent les gestes barrières. Le port du masque est obligatoire pour la personne qui accompagne l’enfant, et parfois pour l’enfant lui-même.

La présence des proches

Une seule personne peut accompagner l’enfant lors des différentes étapes de son séjour : en consultation, le jour de l’hospitalisation, pour aller au bloc opératoire, en salle de réveil, dans le service d’hospitalisation…

Test de dépistage

Avant l’opération, on cherche à savoir si l’enfant est porteur du coronavirus. Certaines équipes font faire un test de dépistage systématiquement avant toute opération, d’autres demandent si l’enfant présente des signes de la maladie (fièvre, toux, difficulté à respirer, perte du goût et de l’odorat…) ou s’il a été récemment en contact avec une personne malade du Covid.

Si l’enfant est porteur du coronavirus

Selon l’opération prévue et la situation, les médecins décident s’il faut ou non la reporter. Si l’opération est maintenue, l’enfant se réveillera parfois dans la salle où on l’a endormi (il ne va pas en salle de réveil) et la personne qui l’accompagne ne pourra pas être présente à son réveil.

 

Couverture poster masque> Pour expliquer à votre enfant pourquoi tout le monde porte un masque à l'hôpital, vous pouvez consulter un poster et une vidéo animée.

 

 

 

 

 


Auteur

Françoise Galland, directrice et co-fondatrice de l'association SPARADRAP

Mise à jour 2020 : Caroline Ballée, Sandrine Herrenschmidt et Françoise Galland, association SPARADRAP


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Mises à jour : novembre 2020

 

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Documents

Guide Je vais me faire opérer... Alors on va t'endormir!

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Guide Je vais me faire opérer des amygdales ou des végétations

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Fiches Consignes pré-opératoires - Ce qu'il faut apporter...

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Fiches Consignes pré-opératoires - Les consignes à respecter

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Questionnaire Mieux te connaître pour mieux t'endormir

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Guide Je vais me faire opérer des amygdales ou des végétations

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Guide Je vais à l'hôpital

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Lot de 100 certificats de bravoure

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Fiche L'opération du prépuce

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Vidéos

L'anesthésie expliquée aux enfants... par François Morel !

Comment expliquer à son enfant qu'il va se faire opérer ? (La Maison des maternelles)

Pourquoi tu portes un masque ?

Témoignages

C'était la meilleure prise en charge qu'on ai eu ici et on a vu un certain nombre de fois.

J’ai connu cette période où les enfants avaient très peu d’informations : on avait des enfants ag

Bibliographie

> Les livres sont classés par public, puis par date de parution.
> Les titres suivis d'un * sont épuisés, mais ils peuvent être trouvés d'occasion ou empruntés dans certaines bibliothèques.
Si vous avez connaissance d'un titre qui n'est pas dans la liste, n'hésitez pas à nous le signaler via le formulaire de contact.

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Mise à jour : Juillet 2020


> Enfants 2 - 5 ans
> Enfants 6 ans et +



Enfants 2 - 5 ans

Sacha : mes aventures à l'hôpital
Jeanne Taboni Misérazzi, Séverine Duchesne; Lilly Jeunesse Editions, 2015
Un livre illustré qui raconte l’opération de l’appendicite de Sacha, un petit garçon. Il raconte comment il apprit la nouvelle et comment il s’est préparé, avec sa maman, son papa…et son doudou !

Tom à l'hôpital
Marie-Aline BAWIN (illustrations) ; Christophe LE MASNE, éditions Mango Jeunesse, 2013
Tom, un petit lapin, a mal au ventre : il doit être opéré de l'appendicite. Les images et le texte expriment les sentiments ressentis par l'enfant et ses parents lors d'une hospitalisation : crainte, douleur, dépaysement, besoin de chaleur, de sécurité, d'amitié. L'ambiance est celle d'une collaboration entre parents et soignants autour de l'enfant. les illustrations décrivent bien la réalité hospitalière. L'illustratrice a collaboré avec les équipes soignantes des services pédiatriques de l'hôpital de la Citadelle, et de la clinique de l'Espérance en Belgique.

L'opération
Catherine DOLTO-TOLITCH ; Frédérick MANSOT ; Colline FAURE-POIREE, éditions Gallimard Jeunesse Giboulées / Mine de rien, 2010
Une opération, ça se prépare : de l'anesthésie à la convalescence, en passant par tous les gestes opératoires. Pour les enfants les plus curieux, qui veulent avoir des réponses à leurs questions.

L'opération de Lucas. La chirurgie d’un jour.
Stephan BOONEN ; Birgitte VANGEHUCHTEN, éditions Enfants Québec, 2007
Lucas a souvent des otites et il doit se faire opérer des oreilles. ce livre raconte les étapes d'une chirurgie d'un jour, de la veille de l'opération jusqu'à son retour à la maison. En suivant l'histoire de Lucas qui se fait poser des "tubes" dans les oreilles, le jeune lecteur apprivoise la réalité d'une chirurgie mineure et apprend comment se passe une anesthésie.

 

Enfants 6 et +

Les chirurgiens *
Jean MALYE ; Anne-Sophie VANNIER ; Nathalie VENDRAND ; Aurélie SARTRES ; Martin MONZIERS, éditions Imagine le futur, 2005
Au fil des pages, calypso et Merlin visitent les coulisses de l'hôpital jusqu'au bloc opératoire. Une visite qui permet de se rendre compte du travail au quotidien d'un chirurgien.