Hôpital d'Enfants Armand Trousseau - service d'anesthésie

Lors de la consultation d'anesthésie préopératoire, le médecin anesthésiste doit pratiquer un examen clinique et présenter à l'enfant et au parent le déroulement prévu de l'anesthésie et de l'opération. L'utilisation de jouets en peluche comme médiation permet de faciliter la consultation.

 

 

Fiche signalétique

Établissement

Hôpital d'Enfants Armand Trousseau Service Anesthésie, 26 av. du Dr Arnold Netter 75012 Paris

Responsable du service

Dr Isabelle Murat

Porteur du projet

Dr Didier Cohen-Salmon

 

 

Présentation du projet

Contexte

La consultation d’anesthésie préopératoire.

Description

Lors de cette consultation le médecin anesthésiste doit pratiquer un examen clinique et présenter à l’enfant et au parent le déroulement prévu de l’anesthésie et de l’opération. L’âge des enfants s’étend du bébé jusqu’à l’adolescence.Le stress et l’anxiété des enfants se rapportent à la fois à ce qui va avoir lieu le jour de l’intervention, et à la consultation elle-même, particulièrement à des gestes mal tolérés par beaucoup d’enfants comme l’examen de la bouche. Ils dépendent bien sûr de l’histoire de chaque enfant mais ils sont particulièrement perceptibles chez les enfants d’âge préscolaire, où leur intensité peut être telle qu’elle fait obstacle au bon déroulement de la consultation. Il faut y ajouter l’anxiété propre aux parents.

Objectifs

  • Utilisation de jouets en peluche comme médiation pour l’examen clinique et pour les explications sur l’anesthésie et sur l’opération.

Public(s) concerné(s)

Surtout pour les enfants préscolaires (à partir de 2 ans) ; mais dans la mesure où on s’adresse aussi aux parents cette approche peut être utile quel que soit l’âge de l’enfant. Moins adaptée, mais pas nécessairement exclue, à l’approche de l’adolescence.

Pratique ou éléments concernés (soin, examen, lieu, matériel...)

Le lieu est le cabinet de consultation. J’utilise deux peluches-marionnettes représentant un poisson (qui peut ouvrir une large bouche) et un petit chien-nounours. Ce sont des marionnettes à main qui se manipulent facilement de l’intérieur.

Méthode utilisée

Les gestes de l’examen clinique, en particulier l’ouverture de la bouche avec ou sans utilisation d’abaisse-langue, mais aussi l’auscultation sont montrés sur la peluche. Ensuite l’enfant est invité à les répéter lui-même sur la peluche (mais il choisit parfois de les faire sur ses parents…), et ensuite seulement on passe à l’examen de l’enfant. Enfin on refait à la peluche ce qui vient d’être fait. Cela prend la forme d’un jeu où participent le médecin et l’enfant mais qui peut associer le parents, des frères ou sœurs présents. On peut élaborer un scénario de jeu (« le poisson a-t-il des amygdales ? »), un concours (« qui ouvre la plus grande bouche ? »). On peut mimer les émotions et gestes de l’enfant opéré (peur, recherche du parent…), essayer de les deviner. Tout le processus de l’opération, anesthésie au masque, réveil peut être montré sur les peluches. L’enfant endort la peluche avec le masque.

Moyens nécessaires

Les deux peluches, le matériel médical habituel.Il m’est arrivé d’utiliser le doudou de l’enfant mais ce n’est pas la règle générale.


 

Évaluation

J’ai tenté une évaluation chiffrée que je n’ai pas menée à bien.

Mon impression clinique est que très peu d’enfants refusent l’examen clinique avec cette méthode. Leur intérêt pour le jeu de l’opération est évident. Un commentaire fréquent de parents : c’est la première fois qu’il ne pleure pas, comment faites-vous ?

J’ai écrit un texte là-dessus dans Spirale N°43 sous le titre « Mes assistants ».

 

 

Analyse

Difficultés rencontrées, écueils à éviter

Certains enfants s’identifient si fortement à la peluche qu’ils refusent ce jeu. Il faut commenter : « tu as peur que la peluche ait mal, ou soit en colère… ». Le stress est parfois tel que cela ne marche pas mais les parents apprécient qu’on ait essayé.

Éléments facilitateurs

  • confiance du professionnel dans l’efficacité du jeu dans l’information de l’enfant.

Conseils, astuces, recommandations

  • Ne pas se « jeter » dans la méthode, prendre le temps d’observer la réaction de l’enfant, d’éveiller son intérêt. Prêter attention aussi aux réactions des parents.
  • Changer de place (on ne peut rester derrière son bureau de consultation !)
  • Tout ce qui concerne la peluche concerne l’enfant !

Points forts / points faibles

  • L’enfant devient acteur avec les moyens de son âge et avec la médiation de l’adulte !
  • Je ne vois pas de point faible sauf la possibilité de l’échec
  • Contrairement à ce qu’on pourrait croire cela ne consomme pas de temps supplémentaire (des années de consultation avec rendez-vous toutes les 20 minutes !)

 

 

Photos

Le médecin anesthésiste montre avec une peluche comment se passera l'anesthésie

 

Le médecin anesthésiste présente la peluche à une enfant lors de la consultation

 

Une petite fille reproduit les gestes de l'anesthésie avec la peluche

 

Le médecin anesthésiste montre l'intérieur de la bouche d'une peluche en forme de poisson

 

Le médecin anesthésiste montre comment se passe l'examen de la bouche à l'aide de la peluche en forme de poisson

 

Le médecin anesthésiste pratique l'examen de la bouche d'une petite fille