Les signes à surveiller avec un plâtre
Votre enfant portera son plâtre le temps nécessaire pour que le traitement soit terminé : cela peut durer 3 semaines, 1 mois ou plus... C'est le médecin qui contrôle la guérison en faisant des radios de surveillance, qui décidera de l’arrêt du traitement et du retrait du plâtre. A la maison, au quotidien, vous devrez être attentifs à plusieurs éléments pour être sûrs que la guérison s'opère dans de bonnes conditions.
Les premiers jours : éviter un œdème
Lors du retour à la maison et dans les premiers jours, il est très important de surélever le membre plâtré pour éviter un éventuel œdème (gonflement du membre).
Lorsque votre enfant est assis :
- si c’est le bras ou le poignet qui est plâtré, il peut poser son coude sur la table ;
- si c’est la jambe ou la cheville, il peut surélever sa jambe en utilisant un tabouret avec un coussin ou s’il va à l’école, en posant sa jambe sur son cartable par exemple.
Lorsque votre enfant est allongé :
- il peut caler son bras ou sa jambe avec un coussin ;
- dans le cas d’une jambe plâtrée, vous pouvez surélever les pieds de son lit à l’aide de cales.
Vous pouvez aussi rappeler à votre enfant qu’il est important de bouger souvent les doigts ou les orteils.
Les signes à surveiller
Selon l’âge de votre enfant, alertez-le sur le fait qu’il est très important qu’il vous signale les points suivants ou que vous y soyez attentif :
Dans les heures qui suivent la pose du plâtre
- s’il est difficile ou impossible pour votre enfant de bouger ses doigts ou ses orteils ;
- si ses doigts ou ses orteils sont gonflés, très pâles, froids ou bleutés ;
- si votre enfant a très mal quand il les bouge ;
- s’il ressent des fourmillements intenses, des picotements ;
- s’il a la sensation que son mollet ou sa cuisse sont gonflés ou douloureux.
Dans tous ces cas, emmenez votre enfant aux urgences de l’hôpital, de jour comme de nuit. Il sera peut-être nécessaire de « fendre » le plâtre pour le desserrer, puis de le consolider.
Dans les premiers jours après la fracture
- Si le plâtre devient trop “grand” (le membre peut bouger à l’intérieur)
Allez aux urgences de l’hôpital. Le plâtre est inefficace, il est nécessaire de le refaire.
À tout moment pendant le traitement
Si le bord du plâtre blesse ou irrite la peau de votre enfant, bordez le plâtre d’une bande collante élastique (type Elastoplast®) disponible en pharmacie.
Si vous remarquez :
- que le plâtre change de couleur ou si une tâche apparaît ;
- que le plâtre sent mauvais ;
- que votre enfant peut bouger l’articulation immobilisée(C’est peut-être le signe que le plâtre est abîmé ou fendu à l’intérieur)
Allez aux urgences de l’hôpital.
Au moindre doute, n’hésitez pas à joindre par téléphone l’équipe médicale qui a posé le plâtre.
La vie quotidienne avec un plâtre
Voici quelques précisions pour bien prendre soin du plâtre de votre enfant au quotidien.
Le plâtre doit rester au sec
Il est très important de ne pas mouiller ou humidifier le plâtre, ce qui le fragilise et le rend inefficace. Si c’était le cas, il faudrait le refaire et cela risquerait de prolonger le traitement. De même, le jersey (le tissu placé entre la peau et le plâtre) doit rester bien sec.
Utilisez toujours une protection étanche pour protéger le plâtre : un sac plastique, du film alimentaire ou des protections spécialement conçues pour les plâtres en vente dans les pharmacies.
Même bien protégé, toujours maintenir le membre plâtré éloigné de l’eau : utiliser un gant de toilette bien essoré, prendre une douche rapide sans diriger le jet vers le plâtre ou prendre un bain en maintenant le membre plâtré à l’extérieur de la baignoire. Pour les plus petits, vous pouvez utiliser une lotion nettoyante sans rinçage ou des lingettes pour faire la toilette.
Se déplacer avec un plâtre
Les béquilles
Si le membre plâtré empêche votre enfant de marcher normalement, l’équipe médicale lui proposera d’utiliser des béquilles (à partir de 7 ans environ) ou un fauteuil roulant. Dans le cas des béquilles, un entraînement est nécessaire et l’équipe soignante s’assure que l’enfant peut monter et descendre un escalier de façon autonome avant de quitter l’hôpital. Mais il faudra sans doute qu’il s’entraîne un peu à la maison avant d’être tout à fait à l'aise pour sortir avec.
L'écharpe
Si le plâtre est au niveau du bras, on pourra lui proposer de le maintenir grâce à une écharpe passée sur l’épaule opposée.
Les activités avec un plâtre
A l'école
Dans tous les cas, votre enfant doit être très attentif à ne pas abimer ou casser son plâtre. Vous pouvez lui expliquer que si c’était le cas, il faudrait le refaire et cela risquerait de prolonger le traitement. S’il va à l’école, conseillez-lui d’éviter les bousculades dans les couloirs ou à l’heure de la récréation et transmettez ces consignes à son maître ou sa maîtresse et à l’ensemble du personnel de l’école.
Le sport
Le sport étant, bien sûr, interdit pendant le traitement, votre enfant peut en ressentir une grande frustration mais vous pouvez l’aider à trouver d’autres activités : les jeux de société, la lecture, regarder des films, faire des jeux d’ordinateurs… Et rassurez-le sur le fait que c’est un état temporaire et que les enfants retrouvent très vite toutes leurs capacités motrices.
En vacances
Si vous vous trouvez en bord de mer ou près d’une piscine, les mêmes précautions que pour la toilette sont à prendre. Mais en bord de mer, attention à ne pas utiliser du film transparent spécial micro-onde pour protéger le plâtre car il n’est pas efficace contre les grains de sable.
Les démangeaisons
Votre enfant peut ressentir des démangeaisons sous le plâtre, surtout au début. Même si cela peut être difficile de résister, le mieux est de lui conseiller d’arriver à ne pas se gratter et d’attendre que cela passe. Expliquez-lui les risques de se gratter sous le plâtre car, mieux il comprendra, mieux il pourra accepter de respecter cette consigne.
Voici ce que vous pouvez lui expliquer :
- plus on gratte, plus cela démange tout comme les piqûres d’insectes,
- l’utilisation d’un objet trop pointu ou coupant risque de blesser sa peau sans qu’il s’en aperçoive (le port du plâtre diminue la perception de la douleur au niveau de la peau) et peut créer une plaie qu’on ne pourrait soigner sans ôter le plâtre,
- l’objet utilisé pourrait se casser et se coincer entre le plâtre et la peau ou si c’est un stylo, le capuchon pourrait rester coincé avec un risque d’infection de la peau.
Vous pouvez aussi lui suggérer de se gratter ailleurs, sur le bras ou la jambe qui n’est pas plâtré par exemple, cela peut le soulager.
Si les démangeaisons le gênent vraiment, le médecin peut prescrire un médicament de type antihistaminique qui agit contre les démangeaisons.Si les démangeaisons sont trop intenses et que vous sentez que votre enfant aura du mal à résister, il vaut mieux l’aider à trouver un objet sans danger pour se gratter. Le mieux est que l’objet soit suffisamment long pour ne pas se coincer sous le plâtre, qu’il soit souple mais solide (du plastique par exemple) et qu’il soit toujours propre.
Le plâtre : une cachette risquée
Les professionnels qui retirent les plâtres aux enfants font quelquefois de drôles de trouvailles : perles, billets de banque, pièces, petits éléments de jouets… En effet, les enfants oublient ou n’osent pas toujours dire à leurs parents qu’un objet est coincé sous leur plâtre surtout si ce sont eux qu’ils l’ont introduit volontairement. Or, tous ces objets peuvent générer des lésions de la peau, parfois graves et il est donc important que vous demandiez à votre enfant de vous en informer immédiatement si cela arrive. Pour le rassurer, vous pouvez lui dire que pour vous le plus important est sa santé et non de sanctionner sa «bêtise».
Le retrait du plâtre et après
Les objets utilisés par les professionnels pour retirer un plâtre sont assez impressionnants et la roue utilisée pour fendre le plâtre peut être très bruyante. Cela est parfois source d’inquiétudes pour les enfants : est-ce que ça fait mal ? La roue peut-elle couper la peau ? Comment sera le membre plâtré une fois le plâtre enlevé ?... Les professionnels sont donc attentifs à expliquer le déroulement du retrait et à rassurer les enfants sur le fait que ce n’est pas douloureux.
Préparer votre enfant au retrait de son plâtre
Pour le préparer, vous pouvez lui expliquer à l’avance comment se déroulera le retrait. Cela lui permettra de s’y préparer et de mieux maitriser la situation :
- le plâtre est d’abord fendu grâce à la roue qui vibre et tourne ;
- ensuite on utilise un écarteur sorte de pince qui écarte les deux parties du plâtre coupé ;
- enfin, on découpe le jersey (le tissu placé entre la peau et le plâtre) avec des sortes de ciseaux à bouts ronds.
Expliquez aussi à votre enfant qu’il sera peut-être surpris par l’aspect du membre qui était plâtré : perte de masse musculaire, couleur de peau changée, quelquefois mauvaises odeurs… Mais que très vite, tout cela reviendra à la normale.
Votre enfant devra-t-il faire de la rééducation ?
La plupart du temps, et notamment dans le cas d’une fracture, les enfants n’ont pas besoin de faire de la rééducation : en reprenant sa vie de tous les jours, en bougeant, en courant, le bras ou la jambe de votre enfant se remusclera tout seul.
Auteur
Myriam Blidi, chargée de projets et de la formation
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Dossier créé en 2008 - Mise à jour : février 2020