Comment vous installer pendant le soin ou l’examen de votre enfant
Même si ce n’est pas encore systématique, les professionnels de santé proposent de plus en plus souvent aux parents d’être présents pendant le soin ou l’examen de leur enfant.
Généralement, pour des questions d’espace ou de mobilier, les soignants n’autorisent la présence que d’un seul parent. Parfois, dans certains services, les deux parents peuvent rester.
Selon le soin ou l’examen
Bien sûr, la position de chacun (enfant, parents et soignants) est très variable selon la partie du corps où est réalisé le soin ou l’examen (tête, dos, main, pied…), mais également en fonction des habitudes ou préférences des professionnels, du mobilier disponible, de l’agencement des lieux, du nombre de personnes présentes…
Cependant, quelle que soit la configuration des lieux, il est toujours possible de garder le contact avec votre enfant en le touchant, en le regardant ou en lui parlant.
En général, les enfants et les parents préfèrent ne pas voir le soin. Dans ce cas, les soignants vous proposeront de vous installer en conséquence. Par exemple, lors d’une ponction lombaire, vous pouvez vous installer face à votre enfant pour ne pas voir le geste réalisé dans le bas du dos. On peut également utiliser un moyen de distraction pour « cacher » le soin, comme un grand livre par exemple.
Certains enfants préfèrent garder un contact physique, par exemple être assis sur vos genoux, alors que d’autres enfants seront plus rassurés de vous voir pendant le soin.
Vous pouvez l’expliquer à l’équipe soignante pour qu’elle essaye d’en tenir compte.
Selon le type de soin, pour réduire les risques d’infection, on pourra vous demander de revêtir une tenue stérile : charlotte, blouse, masque... Pour ces mêmes raisons, on pourra aussi vous demander de vous installer à une certaine distance du soin ou demander à votre enfant de tourner son visage dans une certaine direction.
Si un siège est disponible, il est préférable de vous asseoir, surtout si le soin est long ou impressionnant.
Si votre enfant doit rester à jeun, la consigne n’est pas valable pour vous et il est préférable que vous ayez mangé pour ne pas risquer d’avoir un malaise.
Selon l’âge de votre enfant, ses souhaits
Si vous avez un bébé ou un très jeune enfant, l‘idéal est de vous installer de manière à garder un contact physique avec lui : par exemple en l’asseyant sur vos genoux, en vous asseyant juste à côté de lui, en lui tenant la main ou même en l’allongeant sur vous.
Même quand l’espace est réduit ou qu’il y a déjà deux soignants, il est possible de rester à côté de votre bébé pendant le soin pour le distraire, le caresser…
Si l’examen de votre bébé doit se faire en position couchée, le fait de regrouper ses membres comme en position fœtale, peut le rassurer. Pour qu’il ne se sente pas « perdu » sur la table d’examen et s’il n’y a pas de coussin ou de cocon, vous pouvez laisser ses vêtements à côté de lui, lui mettre un lange.
Lorsque c’est possible, les enfants et surtout les plus jeunes préfèrent généralement rester en position assise ou mi-allongée, au moins au début du soin. En effet, le fait de voir ce qui se passe autour de lui, aide l’enfant à mieux « gérer la situation ». Les soignants peuvent par exemple commencer à faire respirer du MEOPA (un mélange de deux gaz qui aide à se détendre) quand l’enfant est assis et l’allonger au bout de deux minutes quand l’enfant est plus détendu.
Concernant les grands enfants ou adolescents, les situations sont très variables. Certains exprimeront clairement qu’ils ne souhaitent pas votre présence, d’autres oui. En effet, même un grand peut souhaiter qu’un de ses parents reste à côté de lui pour lui tenir la main ou lui parler pendant un moment difficile.
Votre rôle de parent pendant le soin ou l’examen de votre enfant
Les soignants ont la responsabilité de vous informer sur le déroulement du soin, d’éviter et de soulager au mieux la douleur de votre enfant et de réaliser le soin ou l’examen, mais votre rôle est important et complémentaire pour les aider à le réaliser dans les meilleures conditions.
Être attentif aux besoins de votre enfant
Vous pouvez vous assurer que votre enfant est bien confortable avant le soin, qu’il n’a ni trop chaud ni trop froid (c’est important par exemple pour une prise de sang), qu’il n’a pas faim et qu’il n’a pas envie d’aller aux toilettes.
Vous pouvez aider les soignants à comprendre les besoins de votre enfant, à interpréter ses réactions, surtout s’il est petit, s’il a des difficultés à s’exprimer ou s’il est en situation de handicap.
Distraire votre enfant pour limiter la sensation douloureuse
En complément de moyens antalgiques adaptés (crème anesthésiante, solutions sucrées associer à la succion pour les bébés, MEOPA, prémédication…), vous pouvez distraire votre enfant.
Cette technique est très efficace pour détourner momentanément son attention vers quelque chose de plus positif que l’examen ou le soin qu’il doit vivre et limiter ainsi la sensation douloureuse.
> Pour plus de détail voir « Distraire mon enfant lors d’un soin, d’un examen ».
Vous serez plus en mesure de distraire votre enfant si vous et votre enfant êtes rassurés et bien informés sur le déroulement du soin.
Pour cela, vous pouvez notamment consulter :
> la collection de fiches pratiques SPARADRAP sur les soins ou examens feuilletables en ligne,
> l’espace Enfant du site qui comprend un Dico de la santé, des rubriques sur l’hôpital, sur les piqûres…
Très souvent les soignants disposent de moyens de distraction dans les lieux de soins. Mais, lorsque ce n’est pas le cas ou que le choix est trop limité, vous pouvez apporter des jouets, des livres, appréciés par votre enfant.
Vous pouvez aider votre enfant à s’exprimer sur la façon dont il souhaite être distrait en fonction de ce qui est disponible dans le service ou de ce que vous avez apporté. Pendant que le(s) professionnel(s) installe(nt) le matériel, vous ou un soignant pouvez commencer à distraire votre enfant, il se sentira moins « objet de soins ».
Utiliser les mots justes
Pendant le soin, votre attitude, le choix des mots employés ont leur importance.
Bien sûr, il ne faut pas nier l’éventuelle inquiétude ou douleur de votre enfant (« Ça ne fait pas mal, tu es grand…») et ne pas le gronder s’il s’agite ou s’il pleure. Votre enfant a le droit de dire qu’il a mal, de manifester son désaccord ou sa colère…
Mais, il est également préférable d’éviter de le plaindre (« Je sais que c’est difficile… ») ou d’essayer de le rassurer à tout prix (« Ne t’inquiète pas… », « Tout va bien, ça va bien aller… ») car cela peut donner l’impression à votre enfant que vous-même n’êtes pas rassuré et augmenter sa détresse.
Le plus efficace est donc de détourner son attention vers quelque chose d’agréable, d’être en relation avec lui, de lui demander de faire des choses pour le rendre actif : « Cherche la souris dans l’image », « Compte jusqu’à… », « Chante avec moi »...
Aider à maintenir votre enfant
Selon le soin, la situation ou son âge, vous pouvez éventuellement aider à tenir votre enfant. Par exemple, tenir son bras pour qu’il ne le retire pas au moment de la prise de sang. L’important est de le faire de façon souple et seulement au moment où le professionnel fait le soin, pour que votre enfant ne se sente pas « maintenu » plus que nécessaire. En effet, empêcher totalement un enfant de bouger peut l’angoisser et au contraire, provoquer son agitation.
Tenir le masque de votre enfant
Si votre enfant doit respirer du MEOPA (voir la fiche explicative) dans un masque pour se détendre, vous pouvez éventuellement aider à tenir le masque sur son visage mais s’il est assez grand, il peut aussi le tenir lui-même. Si vous savez qu’il devra respirer dans un masque, vous pouvez l’aider à s’y familiariser à l’avance.
Si votre enfant a l’habitude de sucer une tétine pour se rassurer, il peut la garder même sous le masque d’un aérosol ou du MEOPA.
Alerter les soignants si c’est trop difficile pour votre enfant
Si vous avez le sentiment que malgré les moyens antalgiques utilisés et les efforts pour le distraire, votre enfant est vraiment en détresse, que c’est trop difficile pour lui, vous pouvez suggérer aux soignants d’arrêter momentanément le soin pour lui laisser le temps de souffler ou de reporter le soin si cela est possible.
Et après le soin, l'examen
Dans tous les cas vous pourrez féliciter votre enfant et/ou le consoler si nécessaire.
> Pour en savoir plus, voir "Comment aider mon enfant lors d'un soin"
Auteurs
Françoise Galland, co-fondatrice de l'association SPARADRAP, sur la base des échanges du groupe de travail ayant participé à la réalisation des fiches « Quand chacun trouve sa place, la soin est confortable et efficace ! ».
Avec la collaboration de Myriam Blidi et Sandrine Herrenschmidt.
Toutes les photos illustrant ce dossier sont tirées des fiches « Quand chacun trouve sa place, la soin est confortable et efficace ! »
Créé en avril 2013 - Mise à jour : décembre 2023
